Points clés

  • L'Allemagne
  • La France
  • L'Espagne
  • L'Italie
  • Les Pays-Bas et la Belgique 
  • La Pologne et l'Europe centrale 
  • Les pays nordiques 
  • La préparation à l’échelle européenne 

 

Des grandes économies aux hubs régionaux, chaque marché suit ses propres dynamiques, influençant la préparation des prestataires comme des acheteurs. Pour mieux illustrer ces différences, nous passons en revue pays par pays la façon dont le pic saisonnier se traduit en Europe.

 

L’Allemagne 

L’Allemagne constitue le plus grand marché logistique d’Europe et sert de laboratoire pour tester de nouveaux modèles de capacité. La demande y culmine en novembre, portée par la mode, l’électronique grand public et les articles ménagers.

Le véritable défi ne réside pas uniquement dans ce pic de volume, mais aussi dans la pénurie de chauffeurs : le pays affiche l’un des déficits les plus élevés de l’UE, avec plusieurs dizaines de milliers de postes vacants, ce qui réduit la flexibilité durant l’automne.

Pour anticiper, les acheteurs qui expédient vers l’Allemagne devraient réserver tôt leurs capacités de transport, tant sur route qu’en dernier kilomètre, et envisager de rediriger une partie des volumes vers les consignes automatiques et points de retrait.

 

La France 

La France renforce son rôle de hub logistique en Europe de l’Ouest, portée par la croissance continue des flux transfrontaliers en provenance de Belgique, d’Allemagne et d’Espagne.

Chaque automne, ses réseaux de transport subissent de fortes pressions saisonnières, poussant les prestataires à investir dans de nouvelles capacités pour absorber la demande. L’infrastructure doit en effet répondre aux besoins denses des zones urbaines tout en desservant des territoires ruraux plus éclatés, ce qui impose des stratégies de distribution flexibles.

Pour les acheteurs et leurs partenaires, cela signifie réserver tôt des capacités fiables, tirer parti de l’expansion des consignes et points de retrait, et renforcer la gestion des flux entrants comme des retours.

Si la mode et les biens de consommation continuent de générer d’importants volumes, la diversité des échanges transfrontaliers fait de la France un maillon stratégique dans la planification logistique de l’automne.

 

L’Espagne

L’Espagne figure parmi les marchés logistiques les plus dynamiques d’Europe du Sud. Ses réseaux doivent composer à la fois avec de longues liaisons routières intérieures, des flux internationaux en provenance de France, d’Italie et d’Allemagne, ainsi qu’avec le trafic maritime et la gestion des stocks liés aux Baléares et aux Canaries.

Les pics du Black Friday et de Noël accentuent la pression sur l’entreposage et le transport. Les acheteurs ont donc intérêt à planifier tôt avec leurs transporteurs afin de garantir une couverture sur la péninsule et les îles et d’éviter les congestions de novembre

 

L’Italie

L’Italie occupe une double position dans la logistique européenne : à la fois grand marché de consommation et porte d’entrée stratégique pour les flux en provenance d’Asie.

Les ports de Gioia Tauro et de Gênes demeurent des points d’accès majeurs, mais les récentes perturbations sur la route du canal de Suez ont mis en évidence la nécessité de prévoir des marges de sécurité et des itinéraires alternatifs.

Sur le plan intérieur, la performance logistique diffère entre le nord, mieux équipé en infrastructures, et le sud, où les capacités sont plus limitées.

Pour les acheteurs et prestataires, cela implique d’anticiper les disparités régionales et d’intégrer des marges de temps dans leurs plannings.

À l’approche du pic automnal, les importateurs ont tout intérêt à consolider leurs partenariats avec les opérateurs logistiques et portuaires et à vérifier que la capacité de distribution intérieure corresponde bien aux volumes attendus

 

Les Pays-Bas et la Belgique

Les Pays-Bas et la Belgique forment ensemble une porte logistique stratégique pour l’Europe du Nord.

Avec Rotterdam, plus grand port maritime d’Europe, et Schiphol, hub aérien de premier plan, la région joue un rôle central pour les importations et la distribution transfrontalière.

Si la Belgique adopte plus lentement les consignes automatiques, son intégration étroite avec les pays voisins fait du Benelux une zone naturelle de planification.

Pour les acheteurs, s’appuyer sur des centres de distribution flexibles dans cette région permet d’accélérer les délais de livraison et de disposer d’une base solide pour absorber les pics d’automne à l’échelle européenne.

 

La Pologne et l'Europe centrale

La Pologne s’impose aujourd’hui comme l’un des hubs logistiques les plus robustes d’Europe. Elle combine un marché e-commerce en pleine expansion et une position stratégique pour desservir l’Europe centrale et orientale.

Le développement rapide des consignes automatiques permet aux réseaux d’absorber une partie des pics saisonniers, tandis que les coûts compétitifs en main-d'oeuvre ainsi qu'en entrepôts de livraison et entrepôts d'expédition renforcent l’attractivité de la région pour les services de distribution.

Mais la demande croît vite et les infrastructures peuvent atteindre leurs limites à l’automne.

En prévision de 2025, acheteurs et prestataires logistiques ont donc intérêt à réserver en amont leurs capacités d’entreposage et de transport en Pologne, République tchèque, Slovaquie et Hongrie, idéalement avant septembre.

 

Les pays nordiques

La Suède, le Danemark, la Finlande et la Norvège s’appuient largement sur les points de retrait et consignes, ce qui renforce la résilience de leurs réseaux en période de pic.

Leur principal défi reste lié à la géographie et aux coûts : longues distances, conditions hivernales et tarifs de transport élevés imposent une planification minutieuse.

En vue de l’automne 2025, les acheteurs gagneraient à positionner leurs stocks dans des hubs régionaux situés au sud de la Suède ou au Danemark, capables de couvrir efficacement plusieurs marchés.

Dans les pays nordiques, la priorité va moins à la rapidité qu’à la fiabilité : maintenir un service constant et bâtir des partenariats solides reste essentiel.

 

 

La préparation à l’échelle européenne  

Partout en Europe, les mêmes règles de préparation s’imposent :

 

  • Planifier les flux à la semaine plutôt qu’au mois.
  • Combiner contrats fixes et accords spot pour garantir la capacité tout en restant flexible.
  • S’appuyer sur consignes et points de retrait afin de limiter les échecs de livraison.
  • Tester en amont les procédures TVA et douanières pour éviter tout blocage en période de pointe.
  • Anticiper les retours : avec la hausse des flux entrants en décembre et janvier due à la réglementation européenne, disposer de hubs locaux opérationnels est un atout décisif.

 

Conclusion 

La saison des livraisons d’automne en Europe est exigeante, mais demeure prévisible. L’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Pologne concentreront l’essentiel de la pression, tandis que les pays nordiques, le Benelux et l’Europe centrale assureront un rôle d’appui essentiel.

En bref, l’automne 2025 s’annonce intense, mais parfaitement gérable pour les entreprises qui auront anticipé.

 

Pour plus d’analyses et d’actualités sectorielles, consultez Inside Business le blog d’Europages, où vous trouverez d’autres articles sur la logistique et la planification de fin d’année.